mardi 28 octobre 2014

La Coldiretti, les paysans italiens et Bruxelles

L'Union Européenne, l'agriculture italienne et la Coldiretti


La Coldiretti est la confédération des entrepreneurs agricoles italiens, la plus importante parmi les trois grosses structures syndicales agricoles italiennes. Elle s'intéresse à tout ce qui touche de près ou de loin à l'agriculture, l'environnement, la sécurité alimentaire, l'économie agricole... La Coldiretti fait souvent de très bonnes études et sort des chiffres très révélateurs quant à la santé économique de l'Italie. J'avais parlé l'année dernière de l'étude sur la consommation de pain chez les Italiens, cette année la Coldiretti sort une étude sur la composition des pizzas. Comme nous allons le voir plus bas la Coldiretti met toute son énergie pour défendre le Made in Italy.

Commençons donc par ce rapport qui date du printemps dernier intitulé « La crise dans l'assiette des italiens en 2014 » et présenté par la Coldiretti de cette manière:

« Près de 2 pizza sur 3 (63%) servies en Italie sont obtenues par un mélange de farine, sauce tomate, mozzarella et huile venant de milliers de kilomètre de distance sans aucune indication pour les consommateurs qui aujourd'hui ont renoncé complètement d'aller en pizzeria (25%) ou ont réduit leur fréquentation (40%) par rapport à l'avant crise selon l'enquête Ixe'. C'est ce qui ressort du dossier « La crise dans l'assiette des italiens en 2014 » présenté par le président de la Coldiretti Roberto Moncalvo au théâtre Palapartenope de Naples, qui analyse pour la première fois également ce qu'il y a de différent avec la crise avec des plats parmi les plus représentatifs des traditions alimentaires italiennes comme ici avec la pizza qui est toujours moins italienne, la pâte devenue « autarcique » alors que les sauces ne sont plus faites ici, de l'arrabbiata à la puttanesca, elles sentent l'orient, et le pain est mis en pâte dans les pays de l'Europe de l'est.
2 pizza sur 3 avec des produits étrangers
 Le dossier met en évidence, nous explique la Coldiretti, qu'est arrivée une révolution historique pour la pâte, à partir d'une production faite de blé italien à 100 %, et qui a commencé justement pendant les années de crises. En Italie de plus en plus dans les pizzeria sont servis des produits préparés, souligne la Coldiretti, avec de la mozzarella obtenue par des préparations industrielles, les 'caillées', provenant d'Europe de l'est, des tomates chinoises ou américaines au lieu des italiennes, de huile d'olive tunisien et espagnol et tant qu'à faire de l'huile de tournesol à la place d'extra vierge italien et de la farine française, allemande,ou ukrainienne qui remplace celle obtenue avec le blé national. 
En Italie on a importé en 2013, selon Coldiretti, 481 millions de kg d'huile d'olive et grignons, en plus 80 millions de kg de caillé pour mozzarella, 105 millions de kg de concentré de tomate parmi lesquelles 58 millions venant des USA et 29 millions de Chine et 3,6 milliard de kg de blé tendre avec une tendance à la hausse de 20% dans les 2 premiers mois de 2014. Un fleuve de matière première qui, selon la Coldiretti, a malheureusement compromis l'originalité tricolore des produits servis dans les 50000 pizzeria présentes en Italie et qui génèrent un chiffre d'affaire estimé de 10 milliard, mais n'offrent aucune garanti sur l'origine des produits.... ».

Ainsi l'étude constate bien que les matières premières pour les plats locaux ne sont presque plus  produites en Italie. Déjà en 2010, une étude de la Coldiretti faisait ce constat sur la contrefaçon du Made in Italy, le cheval de bataille de la Coldiretti et voulait faire une filière 100% italienne pour la combattre et ainsi exporter du vrai Made in Italy. On voit 4 ans plus tard la réussite de la stratégie, il ne s'agit plus de lutter contre le faux italien à l'étranger mais dans son propre pays maintenant.

L'Europe dresse la table des Italiens
"la table des horreurs"
avec de la viande diluée
A la grande foire de Milan, on critique aussi vivement l'UE, au sujet des contrefaçons du Made in Italy, « le rôle de l'UE n'est certes pas passif, aujourd'hui l'UE consent que puissent être incorporés de la poudre de caséine et des caséinés dans les fromages coulés à la place du lait et permet aussi aux pays du Europe du nord d'augmenter la graduation du vin en ajoutant du sucre, chose toujours interdite en Italie. On apprend aussi qu'une mozzarella sur 4 vendue en Italie est obtenue avec des préparations faites à l'étranger. Le chocolat est aussi une victime de Bruxelles, car l'UE a imposé à l'Italie d'ouvrir son marché aux chocolats contenant des graisses végétales autres que le beurre de cacao », encore ici la Coldiretti est à la pointe de la lutte pour la bonne bouffe, et dénonce le vin sans raisin et le jus d'orange sans orange et dit bien que c'est Bruxelles qui impose cela ici au détriment de la Sicile !

Encore un autre exemple de manifestation Coldiretti pro-Made in Italy, où l' on se plaint du riz cambodgien pas cher et dangereux pour la santé, on va se plaindre au ministre de l'agriculture italien, tout est la faute de Everything But Arms  (tout sauf les armes) qui a éliminé tous les droits de douane a dit la Coldiretti. Mais on peut taper sur une décision de l'UE, ici l'EBA et juste derrière dire que le système d'alerte rapide européen a bien fonctionné puisqu'il a effectué presque une notification par semaine sur la présence de pesticide dans des produits asiatiques. Il se trouve également dans le rapport de la Coldiretti, des chiffres intéressants, les importations de riz cambodgiens ont augmenté de 360% au 1er trimestre à un prix moitié moins cher qu'il faut pour le produire en Italie. Et on conclut par "Que le gouvernement se fasse entendre à Bruxelles".

La Coldiretti a même organisé en décembre 2013, une manifestation à la frontière autrichienne (à la grande satisfaction des souverainistes italiens) pour dénoncer les contrefaçons du Made en Italy venant de l'étranger.... et promouvoir le vrai Made in Italy. Les manifestants étaient au passage du Brennero d'où arrivent des milliards de litres de lait en poudre, des millions de cuisses de porc pour faire des jambons, des sauces tomates en conserves. Ces produits étrangers qui comme le montre le dossier Coldiretti sont la cause de milliers de postes de travail perdus en Italie ! Et donc il faut absolument.... légiférer sur le MADE EN ITALY !!
Mais on trouve aussi chez Coldiretti le refus du TTIP, (au passage voici une pétition qui regroupe au TTIP  aussi les autres accords en négociation à la commission européenne, CETA et TISA avec une explication rapide en commentaire pour ceux qui ne connaissent pas). Et la Coldiretti nous donne la raison de son opposition  à l'accord transatlantique USA-UE, c'est parce que les américains ne reconnaissent pas le made in Italy, ni les produits d’appellation d'origine, on en revient là. Mais sous ces airs véhéments, la Coldiretti cache pourtant un secret que nous allons découvrir. Elle le cache si bien que sur la toile italienne on peut trouver des articles l'accusant de protectionnisme stupide et se voulant lui donner des courts de libéralisme. Dénoncer toutes ces hérésies européennes est une bonne chose, mais cela fait-il avancer les solutions, ou à chaque hérésie il faut une réaction, mais qui n'empêche en rien une autre hérésie future ?

L'autre face de Coldiretti

Et donc toujours très critique envers l'Union Européenne, la Coldiretti ne mâche pas ses mots, l'UE fait tout de travers, accepte la viande clonée et ne protège pas les plats traditionnels. Mais une interview de son président en 2012 nous renseigne un peu plus sur sa façon de voir. On a déjà compris que la stratégie politique, la pierre angulaire de la volonté politique de la Coldiretti est le Made in Italy depuis des années, c'est le gros dossier qui va sauver l'agriculture italienne.
On a dénoncé toutes les mauvaises lois imposées par Bruxelles et à la question de la journaliste, « Après deux ans de combats toujours pas de décret applicatif pour la loi sur l'étiquetage des produits, à qui la faute ? », il répond, « le problème est en Italie, il faut arrêter de s'en prendre à Bruxelles, l'Europe est devenue juste un prétexte pour quand nous ne sommes pas capable de faire les choses. C'est impossible que nous n'arrivions pas à nous mettre d'accord pour écrire un brouillon de lois et les porter à Bruxelles.»
La journaliste dit « mais de toute façon c'est de la compétence de Bruxelles, donc à quoi servent les décrets si après on nous les refuse ? ». Réponse du président: « A Bruxelles on négocie, l’étiquetage sur la viande de porc est passé ou sur le lait frais aussi, d'autres ont été refusé, mais la, il ne s'est rien fait du tout. »
C'est-à-dire qu'on est prêt à accepter que les lois proposées ne passent pas à Bruxelles mais pas que le gouvernement national n'en propose pas à la commission européenne. Bref c'est bien dans la cour de Bruxelles que la Coldiretti veut jouer même si elle crie à longueur de journée contre l'institution et même si c'est Bruxelles qui impose des lois qui font du tord aux agriculteurs italiens que l'on fait manifester toujours en 2014 comme depuis des années pour défendre le Made in Italy.

Et de la même manière, la Coldiretti soutient et explique la PAC, et ce qu'elle veut y défendre dans les négociations. Elle fait des conférences à la rencontre des paysans italiens leur montrant qu'elle prend son rôle à cœur, elle renseigne bien que par le futur, les moyens de la PAC pour l'Italie seront plus faibles.. sans dire que l'Italie est un pays contributeur net de l'UE donc aurait plus de moyen hors UE pour son agriculture.....Pourtant elle le sait bien puisque le petit groupe quelle a monté pour influer, soutenir et participer aux débats des politiques agricoles européennes, est capable de grande analyse critique et pointue,
Solde net budget UE par pays 2012
Solde net UE pour l'Italie 2007/2012
dont des explications sur les financements de l'UE et de la PAC dès le premier chapitre. Elle donne même le solde net par pays pour 2012 à la page 26 et pour l'Italie sur 5 ans page 27(cliquez sur les image pour les agrandir). Ainsi on voit bien que l'Italie est un contributeur net de l'UE, mais qui va lire se rapport de la PAC ? Et puis tout cela pour finir dans la conclusion par constater que si tout n'est pas bien, c'est en évolution, la PAC c'est un chantier ouvert et un grand progrès pour l'agriculture n'en déplaise aux mauvaises langues qui l'accusait d'être une vieille politique. Dans ce groupe il y a entre autre le représentant de la Coldiretti à Bruxelles qui est membre de l'European Economic and Social Committee et de tant d'autres groupes, qui a fait sa carrière autour des institutions européennes. Pourquoi devrait-il se congédier ?

Ainsi la Coldiretti se retrouve souvent à Bruxelles,  ici par exemple pour promouvoir l'entrepreneuriat des femmes dit entrepreneuriat "rose".
Ou ici la Coldiretti de Viterbo était à la convention sur la promotion touristique et produit du terroir à Bruxelles le 10/10/14 avec la présence du commissaire européen Antonio Tajani, d'un représentant de l'agence régionale d'agriculture, d'un maire, d'un maire adjoint, d'une fonctionnaire de la commission tourisme et culture de la communauté européenne et les dirigeants locaux de la Coldiretti.
Alors que les dirigeants locaux italiens remercient Bruxelles pour ce signe de rapprochement et d'appartenance à l'union, le commissaire Tajani voit cet évènement comme une exaltation de la coopération européenne.. le commissaire et vice président continue : «  Nous devons faire connaître les opportunités qui existent en Europe, Rome offre beaucoup du point de vue archéologique mais n'est pas à l'avant garde dans les services...Bien sur que les administrations locales peuvent faire beaucoup mais elles doivent aussi être aidées, il leur faut un réseaux...Rome doit comprendre que ça lui est utile de promouvoir aussi les autres régions d'Italie » et le représentant Coldiretti, « Merci au commissaire Tajani de nous apporter soutien et réconfort dès qu'on en a besoin, je dois dire que le commissaire fait un très gros travail aussi ». On a donc assisté à un échange de bisous loin de l'ambiance des manifestations sur le sol national...

En réalité,  la Coldiretti voyage souvent à Bruxelles, elle aime même tant Bruxelles qu'elle y fait carrément ses États Généraux. Avant de s'y rendre, la section Coldiretti Sardaigne de Sassari a déclaré  par la voix de son représentant « les productions régionales, reconnues dans le monde entier pour leur unicité et leur qualité, vivent dans l'incertitude d'un marché qui n'est ni contrôlé ni orienté par des politiques économiques qui puissent donner de la stabilité et une orientation de croissance à notre agriculture...le défi sarde pour les prochaines années passera certainement par comment nous saurons redistribuer et orienter la distribution des fonds européens.. »

La Coldiretti  pense tellement à faire du lobbying à Bruxelles qu'elle offre des bourses d'études comme ici d'une valeur de 11,000€ avec 3 mois dans les bureaux de la Coldiretti à Bruxelles puis 6 mois en local.Quand ce n'est pas pour des bourses, on a tellement Bruxelles dans la peau qu'on réussit à envoyer des étudiants en visite à Bruxelles leur montrer les institutions, les bureaux de la Coldiretti, le parlement européen. Ainsi on commence à comprendre un peu la ligne de la Coldiretti, les dirigeants veulent que ce soit l'Union européenne qui interdise le vin sans raisin, ou le fromage sans lait, etc (video) alors que la presse (ici la Repubblica) présente faussement la Coldiretti est en croisade contre l'UE... Les étudiants plus haut ont aussi visité les bureaux de Copa-Cogeca. Qu'est-ce-donc  ce truc ?


La COPA-COGECA

Finalement nous en arrivons à la Copa Cogeca de laquelle la Coldiretti est membre, comme l'est pour la France entre autre la FNSEA ainsi qu'un grand nombre de syndicats ou coopératives agricoles en Europe. Le site coop de France explique de manière synthétique comment copa cogeca fonctionne:

Organisé autour de 3 niveaux le secrétariat général du Copa Cogeca permet aux représentants des fédérations membres d'aborder ensemble les problématiques européennes et d’arrêter des positions communes.
  • Les premiers travaux d’analyse et de négociation s’effectuent au sein de plus de 50 groupes de travail de filière ou transversaux.
  • Le Comité de coordination politique (POCC/CCC), composé des représentants des organisations professionnelles nationales, examine les travaux émanant des groupes de travail du COPA-COGECA et en assure la cohérence globale. Il procède à des échanges d’informations, coordonne les activités et assure le suivi des décisions prises.
Le Praesidium arrête les décisions nécessaires et approuve les travaux des autres instances.

Donc on négocie avec tout le monde pour avoir un accord globale et cohérent et pour le présenter par la suite à la commission. Tout le monde ici, représente un nombre conséquent de coopératives agricoles et d'organisations de paysans. Copa-cogeca déclare représenter 30 millions de paysans qui parlent tous d'une seule voix. Cet accord global et cohérent que la Copa Cogeca présente à la commission, la commission le traite de la même manière. Elle discute avec tout le monde et après elle décide. Tout le monde ici représente tous les acteurs économiques qui touchent de près ou de loin à l'agriculture, agro-industrie, tourisme vert ainsi que leurs lobbys.
Dans ce lien vidéo, un exemple de ce qu'a pu faire le lobby du tabac au niveau des instances européennes. Bref, on s'explique mieux pourquoi ce que veut la Coldiretti, déjà noyée dans Copa Cogeca, n'arrive quasiment jamais en décision de la commission, par contre tout ce qu'elle ne veut pas, la Coldiretti n'arrive pas à l'empêcher. Mais qu'à cela ne tienne puisque la Copa-Cogeca prétend défendre et développer un modèle européen d'agriculture, n'est-ce pas l'essentiel ? Alors continuons ainsi..



Et puis d'ailleurs la confédération coopérative des vignerons de France , coopérative membre de coop de France qui elle même est membre de Copa-Cogeca, la CCVF donc, elle aussi est heureuse du travail de la Copa Cogeca. Elle la félicite pour son travail à Bruxelles et compte bien négocier le traité transatlantique pour s'ouvrir le marché du vin américain. Pour rappel, le CCVF est en total désaccord avec la Coldiretti, sur le TTIP, qui ne le dit pas à ses membres. Alors quelle voix va écouter Copa Cogeca ? Et quelle voix va-t-elle défendre ?

La Copa Cogeca se targue de porter une voie unifiée des paysans d'Europe, mais on voit déjà qu'ils ne sont pas d'accord entre eux. Peut-on vraiment considérer que ce système soit profitable à tous ? Mais qu'à cela ne tienne, continuons puisque nous sommes en mission, une vocation comme une voix venue du ciel: "il faut faire du lobbiyng à Bruxelles pour que notre voix soit entenduuuuuuuuuuuuuueeeeeeeeee"

Et donc la Coldiretti Jeunesse fait partie de CEJA, soutenu par l'UE, et qui s'est créé pour demander à l'UE des fonds pour les agriculteurs de moins de 35 ans. Eux non plus ne diront pas que les agriculteurs de pays contributeurs net de l'UE ne reçoivent rien de l'UE mais ce sont des impôts pris dans leur propre pays qui leur reviennent seulement pour partie. La CEJA étant subventionnée par nos impôts estampillés pour l'occasion UE, ces membres se garderaient bien de cracher sur ce poste valorisant. En France les jeunes agriculteurs sont membres de la CEJA, et donc ils organisent en bons élèves qu'ils sont des conférences  pour faire aimer l'UE.


Quel rapport entre la Coldiretti et l'UE ?

Alors maintenant que nous avons fait un petit tour de la Coldiretti, ses engagements, ses actions, ses opinions, on peut se demander pourquoi elle ne va pas plus loin. Elle ne cesse de conspuer les décisions européennes et pourtant elle joue le jeu de l'UE, elle reste membre du lobby européiste à Bruxelles Copa Cogeca même si ce lobby ne défend pas forcément ses positions, et fait régulièrement manifester les paysans italiens sur les places italiennes. Admettons qu'à Bruxelles, mieux vaut y être pour essayer d'influer même si au niveau national on critique sans cesse l'institution. Mais alors pourquoi on ne remet jamais en cause l'institution ? Est-ce une idée si extravagante que la Coldiretti ne l'ait jamais dite ni jamais pensée ?

Pour mieux comprendre la Coldiretti, on va donc chercher dans ses statuts ce qu'il se passe. On y trouve évidemment la protection de l'environnement ainsi que l'appui à la compétitivité la baisse du coup du travail et le point 2.11: 
  • "Pour poursuivre ses propres objectifs, la confédération développe, en coordination avec les fédérations alliées, un programme organique de formation permanente inspiré par les valeurs éthiques et sociales qui sont porteuses de l'affirmation des principes de la démocratie économique, du développement d'une culture moderne d'entreprise et de la réalisation d'un vrai processus d'intégration européenne..."

En résumé, la confédération développe donc un programme inspiré par les valeurs porteuses de l'affirmation de la réalisation d'un vrai processus d'intégration européenne !
C'est à dire que si tu es contre l'intégration européenne, tu es en désaccord avec les status de la Coldiretti et donc tu n'y restes pas, ta voix ne pourra s'exprimer au sein de la Coldiretti qui, elle, est rediffusé dans tous les journaux locaux ou agricoles sans changer la moindre virgule au communiqués ni y faire des critiques constructives comme le remarque l'écrivain, journaliste et spécialiste de l'huile d'olive Luigi Caricato.

Dans le dernier article des status, on apprend que les membres ayant voté ces status resteront en place jusqu'au 20 décembre 2018 date avant laquelle de toute manière rien ne changera de la part de la Coldiretti, elle ne remettra pas l'existence des institutions en cause, suivra gentillement ses status, ses limites. Elle aboiera mais jamais ne mordra. Elle fera manifester ses paysans et fera croire que l'on peut  vraiment changer les choses à Bruxelles et avec un mot d'ordre le Made in Italy.

Je vous laisse toute interprétation ou parallèle avec la situation française, Je trouvais intéressant d'expliquer celle italienne, car dans les deux pays les agriculteurs payent un lourd tribu et sont sacrifiés sur le bûcher de la "mondialisation", sans qu'aucune voix puissante ne représente vraiment leur intérêt ni celui des peuples qu'ils nourrissent.

Gigi Houille


PS: Si vous avez lu jusqu'au bout, il y a toute les chances que vous connaissiez  Claude Bourguignon, mais le cas échéant voici l'occasion de le connaitre.

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